Les équipes du service d’endocrinologie-diabétologie pédiatrique de l’hôpital Robert-Debré AP-HP, du CHU d’Angers, du CHRU de Tours et du CHU de Montpellier (équipe coordinatrice de l’étude), ont évalué l'impact de l'utilisation prolongée d’un « pancréas artificiel » chez des enfants âgés entre 6 et 12 ans atteints de diabète de type 1, sur le contrôle de la glycémie et l'IMC tout au long de la progression pubertaire.
Les résultats de cette étude ont fait l’objet d’une publication parue le 10 juillet 2024 dans la revue Diabetes Care.
Depuis une trentaine d’année, l’incidence du diabète du type 1 dans la population augmente de 4% chaque année. L’hyperglycémie prolongée comporte de nombreux risques, chez l’enfant et l’adulte ; le contrôle de la glycémie est donc un enjeu à tous âges pour les patients atteints de diabète. Néanmoins, pour les enfants atteints de diabète de type 1, les enjeux s’accroissent au moment de cette période charnière qu’est la puberté, synonyme de bouleversements hormonaux et de changements du corps.
Le contrôle de la glycémie au moment de la puberté sous traitement par « pancréas artificiel » chez les enfants vivants avec un diabète de type 1 constitue le point d’intérêt de cette étude coordonnée par le Pr Eric Renard (CHU de Montpellier) et menée dans quatre centres français (Robert-Debré AP-HP, CHRU Tours, CHU Angers et CHU de Montpellier).
L’étude, initiée en 2019, a suivi pendant 39 mois en vie réelle 117 patients vivant avec un diabète de type 1, équipés entre l’âge de 6 et 12 ans (avant le démarrage pubertaire) d’un système de délivrance automatisée de l’insuline également appelé boucle fermée hybride, (« pancréas artificiel »). Cette innovation technologique (Tandem Control IQ) associe une pompe à insuline, un capteur de glycémie, et un algorithme hébergé dans la pompe permettant un ajustement automatique de la dose d’insuline nécessaire.
Il s’agit de l’étude prospective la plus longue jamais publiée chez l’enfant bénéficiant de ce type de système. Elle démontre que l’utilisation des systèmes de boucle fermée agit comme un levier efficace face à la détérioration glycémique habituellement observée de la période pubertaire, sans impact sur la corpulence des patients.
Ces résultats sont très encourageants pour les enfants aux âges pré-pubertaires et pubertaires atteints de diabète de type 1, pour leur santé et leur qualité de vie au quotidien.
« Pouvoir mettre ces dispositifs à la disposition des patients et de leurs familles a été et reste quotidiennement une expérience particulièrement gratifiante. Les parents de ces enfants qui se levaient plusieurs fois par nuit ont maintenant un sommeil moins troublé et les enfants et adolescents s’approprient ces dispositifs dont l’usage est simple, malgré une technologie complexe. » conclut le Dr Elise Bismuth, pédiatre diabétologue dans le service d’endocrinologie-diabétologie de l’hôpital Robert-Debré AP-HP et premier auteur de cette étude.