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L'anticoagulation avant hospitalisation serait un facteur de protection potentiel contre les complications de la COVID-19

Publié le Communiqués de presse

Des chercheurs de l’hôpital Européen Georges Pompidou AP-HP, de l’Inserm et d’Université de Paris ont mené, en collaboration avec la Société Française de Cardiologie, des travaux dans le but d’étudier les effets de l’anticoagulation chez des patients hospitalisés dans un service de médecine pour une infection par la COVID-19.

Ces travaux qui ont fait l’objet d’une publication dans la revue Journal of the American Heart Association (JAHA) le 8 février 2021 montrent que l’anticoagulation curative chez des patients traités avant l’hospitalisation pour une indication validée est associée à de moindres risques de mortalité ou d’aggravation de la COVID-19, contrairement à l’anticoagulation introduite durant l’hospitalisation.

La COVID-19 est une maladie respiratoire associée à des complications thrombotiques avec une activation de la coagulation et une atteinte de l’endothélium.

L’équipe du Pr David Smadja du service d’hématologie de l’hôpital Européen Georges Pompidou AP-HP a précédemment montré que les marqueurs sanguins de lésion vasculaire ou d’activation de la coagulation permettaient de prédire la gravité de la COVID-19 (Etude SARCODO, promue par l’AP-HP - Philippe et al, Angiogenesis 2021). Il a été constaté également que les patients avec une anticoagulation curative pour une indication cardiovasculaire extérieure à la COVID-19 avaient moins de marqueurs de lésions vasculaires dans le sang par rapport à des patients sans anticoagulation (Khider et al, JTH 2020).

L’étude menée cherche à établir si les différents régimes d’anticoagulation pouvaient modifier le risque de développer une forme sévère de la COVID-19.

Cette étude, une cohorte multicentrique, a inclus 2848 patients admis dans 24 hôpitaux français du 26 février au 20 avril 2020 pour une hospitalisation suite à une infection par la COVID-19. Plusieurs critères ont été analysés :

• Le régime d’anticoagulation ;

• Le décès ;

• Le passage en réanimation.

382 patients sur les 2848 recevaient un traitement anticoagulant avant l'hospitalisation.

Le traitement avec anticoagulant avant l'hospitalisation a été associé à un meilleur pronostic comparé aux patients ne bénéficiant pas d’anticoagulation avant leur hospitalisation avec un Hazard Ratio ajusté(aHR) de 0.70 (IC à 95% 0,55-0,88).

Les analyses effectuées avec la méthode du Score de propension ont confirmé que l’anticoagulation avant l'hospitalisation était associée à un meilleur pronostic avec un aHR de 0,43 (IC à 95% 0,29-0,63) pour l'admission en unité de soins intensifs et un aHR de 0,76 (IC à 95% 0,61-0,98) pour les critères composites admission et/ou décès en soins intensifs. L’anticoagulation introduite au cours de l'hospitalisation n’avait pas d’association avec le pronostic de la maladie, quel que soit le régime utilisé (dose préventive faible ou élevée et dose curative).

Ces résultats suggèrent un effet bénéfique des anticoagulants dans une indication validée avant l’infection par la COVID-19 alors qu’aucun effet sur la mortalité et/ou l’aggravation n’est observé pour les anticoagulants introduits en cours d’hospitalisation.

Ils sont également en faveur d’un effet bénéfique de l’anticoagulation dès les stades précoces de la maladie certainement afin d’éviter le déclenchement de l’activation de la coagulation et la maladie vasculaire associée à la COVID-19.

L’introduction d’un traitement anticoagulant chez les patients avec des formes modérées de la COVID-19 dès le diagnostic posé par PCR pourrait être étudié dans la suite de ces travaux. Cette hypothèse innovante dans la prise en charge de la COVID-19 devra être testée dans le cadre d'études prospectives randomisées.

Référence : Anticoagulation prior to hospitalization is a potential protective factor for COVID‐19: insight from a French multicenter cohort study. Richard Chocron, Vincent Galand, Joffrey Cellier, Nicolas Gendron, Thibaut Pommier, Olivier Bory, Lina Khider, Antonin Trimaille, Guillaume Goudot, Orianne Weizman, Jean Marc Alsac, Laura Geneste, Armand Schmeltz, Vassili Panagides, Aurélien Philippe, Wassima Marsou, Iannis Ben Abdallah, Antoine Deney, Salma El Batti, Sabir Attou, Philippe Juvin, Thomas Delmotte, Emmanuel Messas, Théo Pezel, Benjamin Planquette, Baptiste Duceau, Pascale Gaussem, Willy Sutter, Olivier Sanchez, Victor Waldman, Jean‐Luc Diehl, Tristan Mirault, Guillaume Bonnet, Ariel Cohen, David M. Smadja and the Critical COVID‐19 France Investigators

DOI : https://doi.org/10.1161/JAHA.120.018624

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