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Une stratégie d’épargne cortisonique comparée au traitement de première intention habituel du Syndrome Néphrotique à Lésions Glomérulaires minimes (SNLGM) de l’adulte

Publié le Communiqués de presse

L’équipe du service de néphrologie et transplantation de l’hôpital Henri Mondor de l’AP-HP qui coordonne le centre de référence maladie rare dédié à la prise en charge des patients atteints de « Syndrome Néphrotique Idiopathique» et dont font partie le Pr Dil Sahali et le Pr Vincent Audard, a mené une étude multicentrique nationale randomisée et prospective dans le but de préciser le traitement de première intention du Syndrome Néphrotique à Lésions Glomérulaires Minimes (SNLGM) de l’adulte. L’objectif de cette étude était d’évaluer  l’efficacité d’une stratégie thérapeutique visant en une épargne cortisonique (faible dose de corticoïdes associée à un immunosuppresseur) comparativement au traitement conventionnel (corticothérapie à forte dose).

Financé en 2008 dans le cadre du Programme Hospitalier de Recherche Clinique coordonné par le Dr Philippe Rémy, cet essai promu par l’AP-HP, en lien avec l’Université Paris Est Créteil (UPEC) et l’équipe 21 de l’unité Inserm 955, porte sur 116 patients. Il implique l’ensemble de la communauté néphrologique française et montre que la stratégie d’épargne cortisonique n’est pas supérieure au traitement conventionnel.

Toutefois, ces résultats publiés dans la revue Kidney International améliorent l’état de nos  connaissances sur les possibilités d’obtention d’une rémission  du SNLGM de l’adulte peu documentées jusqu’alors comparativement aux données disponibles dans la population pédiatrique.

Le Syndrome Néphrotique à Lésions Glomérulaires minimes (SNLGM) de l’adulte est une maladie rare du rein caractérisé par la fuite massive de protéines dans les urines (protéinurie) entraînant un chute du taux de protéines dans le sang et notamment d’albumine à l’origine d’un syndrome œdémateux majeur ou de complications potentiellement graves.

Le traitement de première intention actuellement proposé aux adultes atteints selon les recommandations internationales et nationales (https://www.filiereorkid.com/quest-ce-quun-protocole-pnds/) repose sur une corticothérapie à forte dose (1mg/kg/jour). Il est largement extrapolé des études menées chez les enfants. Jusqu’à ce jour, aucune étude randomisée en double aveugle n’avait été réalisée chez les patients adultes, comparant l’intérêt d’une épargne cortisonique en associant d’emblée un immunosuppresseur (Myfortic) à une faible dose de corticoïdes, ce qui permettrait de limiter les complications liées à l’utilisation de corticoïdes à forte doses (complications métaboliques,  osseuses, etc.)

Dans cette étude contrôlée randomisée incluant 116 patients, les auteurs ont testé la supériorité hypothétique du mycophénolate sodique (Myfortic®) associé à une faible dose de corticoïdes (Prednisone 0,5mg/kg/jour) administrée chez 58 patients par rapport à une corticothérapie classique (1mg/kg/jour) chez un nombre équivalent de patients.

Le critère principal d’évaluation était le pourcentage de patients en rémission complète (disparition de la protéinurie et normalisation du taux d’albumine dans le sang) après 4 semaines de traitement.

Les résultats, analysés avec l’aide de l’unité de recherche clinique de l’hôpital Henri Mondor AP-HP (Pr Sylvie Bastuji-Garin), ne montrent pas de supériorité du traitement à visée d’épargne cortisonique à base de Myfortic® lors du premier épisode de SNLGM de l’adulte. En effet, l’analyse en intention de traiter a montré l’absence de différence significative du taux de rémission complète après 4 semaines de traitement entre les 2 groupes (64.9% dans le groupe Myfortic® et faible dose de corticoïdes versus 57.9%  dans le groupe corticoïdes à dose standard  (P = 0.44)).

Le taux de rémission complète entre les deux groupes n’était pas statiquement différent après 8 et 24 semaines de traitement. Enfin parmi les patients en rémission complète à 4 semaines, 15 d’entre eux (23,1%) ont présenté une rechute du syndrome néphrotique durant le suivi (52 semaines). Les auteurs n’ont pas observé de différence significative en terme de délai de survenue de la rechute ni en terme d’effets secondaires graves entre les deux groupes de patients.

Ces données obtenues permettent d’informer la communauté médicale sur les effets de la corticothérapie orale classique chez l’adulte. Elles pourront être utilisées pour informer les patients sur les chances de guérison. Aussi elles serviront à la réalisation d’études ultérieures sur le traitement d’attaque du SNLGM de l’adulte en continuant de mobiliser la communauté néphrologique française autour de la prise en charge de cette maladie rénale rare.

An open-label randomized controlled trial of low-dose corticosteroid plus enteric-coated mycophenolate sodium versus standard corticosteroid treatment for minimal change nephrotic syndrome in adults (MSN Study)

Philippe Rémy*, Vincent Audard*, Pierre André Natella, Gaëlle Pelle, Bertrand Dussol, Helene Leray-Moragues, Cecile Vigneau, Khedidja Bouachi, Jacques Dantal, Laurence Vrigneaud, Alexandre Karras, Frank Pourcine, Philippe Gatault, Philippe Grimbert, Nawelle Ait Sahlia, Anissa Moktefi, Eric Daugas, Claire Rigothier, Sylvie Bastuji-Garin and Dil Sahali; on behalf of the MSN Trial Investigators

*Contribution équivalente - Kidney international  / Doi : 10.1016/j.kint.2018.07.021

À propos de l’AP-HP : L’AP-HP est un centre hospitalier universitaire, acteur majeur de la recherche clinique en France et en Europe mondialement reconnu. Ses 39 hôpitaux accueillent chaque année 8.3 millions de personnes  malades : en consultation, en urgence, lors d’hospitalisations programmées ou en hospitalisation à domicile. Elle assure un service public de santé pour tous, 24h/24, et c’est pour elle à la fois un devoir et une fierté. L’AP-HP est le premier employeur d’Île-de-France : 100 000 personnes – médecins, chercheurs, paramédicaux, personnels administratifs et ouvriers – y travaillent. http://www.aphp.fr   

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