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Dans l’atelier de Camille Roche (1894-1948)

Publié le Communiqués de presse

VENTE AU PROFIT DE L’AP-HP
Mercredi 2 octobre 2024
HÔTEL DROUOT - Salle 13 à 14h
Expositions publiques
Le 1er octobre de 11h à 18h
Le 2 octobre de 11h à 12h

Camille Roche (1894 – 1948)
Redécouverte d’un peintre décorateur des années 1930

Mercredi 2 octobre, la maison de ventes Mirabaud-Mercier dispersera à l’Hôtel Drouot, le fonds d’atelier de Camille Roche (1894-1948), artiste des années 1930. De nombreuses oeuvres diverses, tableaux, dessins, projets de décoration, paravents et études d’inspiration Art Déco seront proposés à la vente, aux côtés du mobilier de l’atelier de l’artiste à Châteauneuf-sur-Loire. Quelques oeuvres de Serge Roche, grand décorateur et frère de Camille, figureront également au catalogue.

Le produit de cette vente sera entièrement reversé à l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris, légataire du fonds selon la volonté de sa fille Juliette, héritière de l’artiste. Les bénéfices participeront au soutien à la recherche et à l’amélioration de la qualité de vie des patients et personnels des 38 hôpitaux qui composent l’AP-HP.

Né à Paris en 1894, Camille Roche grandit au sein d’une famille qui le prédestine à une carrière
artistique. Son père, Odilon Roche (1868-1947), est un peintre originaire de Châteauneufsur- Loire qui expose au Salon des Artistes Français mais dont l’activité principale est celle de marchand d’art et d’antiquités. Il vend notamment des objets importés de Chine et de Perse dans un magasin qu’il tient rue Navarin (IXe arrondissement) et qui rencontre un certain succès.

Sa formation, sa prospérité économique ainsi que ses relations lui permettent d’offrir une éducation artistique à ses trois enfants, Camille, Serge (1898-1988) et Lucette (1901-1996). Précoce, son aîné se révèle rapidement doté d’un réel talent pour le dessin et la peinture qu’il soutient en lui faisant exposer ses premières toiles au Salon d’Automne de 1905, alors que Camille est âgé de seulement onze ans.
Il lui loue également un atelier et l’encourage à mener ses recherches picturales seul, en s’éloignant de la rigueur imposée par les institutions officielles. Fort de cet enseignement singulier, le jeune homme reçoit ses premières commandes de décor en 1913 et conçoit de grandes fresques d’inspiration orientale pour orner les appartements des clients et amis de son père, comme l’écrivaine Colette et son mari le journaliste Henry de Jouvenel ou encore Mademoiselle Chanel.

Mobilisé dès le début de la Première Guerre Mondiale, Camille Roche doit suspendre ce début de carrière prometteur pour rejoindre le front. Blessé à la jambe en 1915, il doit subir plusieurs opérations qui lui font échapper de justesse à l’amputation et le maintiennent alité plusieurs mois. S’il recouvre finalement la santé, les souffrances physiques et psychologiques liées à cette expérience difficile le meurtriront durablement.
Rendu à la vie civile, il retourne à son chevalet. Son sujet de prédilection est la nature, il s’inspire tout autant des vues parisiennes que des paysages qu’il a découvert lors de ses voyages en Italie et en Tunisie. S’il réalise de nombreuses études de végétation, il s’intéresse également beaucoup aux animaux qu’il observe lors de ses visites au Jardin des Plantes.

C’est donc tout naturellement qu’il adhère dès le début des années 1920 à la Société des Artistes Décorateurs ainsi qu’à la Société des Peintres et Sculpteurs Animaliers Français et expose régulièrement à leurs côtés.
Ses oeuvres sont très bien accueillies par la presse française et étrangère, il reçoit plusieurs prix, devient lauréat de la première promotion de la Fondation Florence Blumenthal et voit certains de ses tableaux entrer dans les collections du musée du Luxembourg.
Il est également approché par la Manufacture Nationale de Sèvres avec laquelle il entame une collaboration qui durera de nombreuses années, notamment à l’occasion des Expositions internationales de 1925 et 1937 à Paris, pour lesquelles il réalisera Le Paradis terrestre, un panneau monumental
en céramique, puis un boudoir tout en glace et porcelaine avec la participation de son frère Serge. 

Le début des années 1930 marque un tournant dans sa vie personnelle. Il divorce de sa première épouse pour se marier avec une Américaine, Janet Webster. De leur union naîtront trois enfants : Stéphan, Juliette et Claude-Andrée. Le couple décide de quitter la capitale pour s’installer dans la propriété familiale à Châteauneuf où Camille Roche installe son nouvel atelier. Ce gain de place lui permet de se lancer dans la confection de grands paravents, le plus souvent à décor de volatiles, qu’il envoie régulièrement aux artistes animaliers à Paris.

Cette décennie est également celle de la prolifique collaboration entre Camille et son frère cadet, Serge Roche. Ce dernier a repris le magasin paternel et est devenu un décorateur très en vogue. Il fait appel à Camille pour l’épauler dans la réalisation de plusieurs aménagements, notamment celui de son hôtel particulier rue Las Cases (VIIe arrondissement).

Ensemble, ils explorent de nouveaux procédés techniques et organisent des expositions où ils présentent des panneaux de verre peints décorés de stucs, des paravents sur fonds d’or et d’argent ou encore des globes terrestres en verre fumé et glace d’argent. Leur travail fascine et vaut à Camille Roche plusieurs commandes importantes dont la plus remarquable sera celle sollicitée par Lady et Lord Cholmondeley pour leur villa « Le Roc » à Golfe-Juan. L’artiste y est chargé de la conception du décor de la salle à manger, du salon et de la salle fraîche pour lesquels il imagine des jardins luxuriants en trompe-l’oeil et des ornements aquatiques.

Cet essor créatif est brutalement interrompu par la Seconde Guerre Mondiale. Après plusieurs mois d’exil puis l’isolement de la famille Roche à Châteauneuf, Janet est arrêtée par la Gestapo et déportée au camp de Ravensbrück en Allemagne. Elle y trouve la mort à la fin de l’année 1944, laissant son mari dévasté par le chagrin. Après la Libération, il tente de reprendre son oeuvre en participant à quelques expositions mais les tourments l’affligent et sa santé décline rapidement. Son état préoccupant le pousse à revenir s’installer à Paris auprès de son frère où il décède quelques mois plus tard en 1948.
Tombée dans l’oubli pendant un temps, la production personnelle de Camille Roche fait depuis quelques années l’objet de recherches et d’une redécouverte. Ses réalisations subtiles, toujours guidées par son goût et son étude minutieuse de la flore, des hommes et des animaux sont marquées par une récurrence d’emprunts à des procédés divers. À la recherche de supports nouveaux, qu’il fabriquait parfois lui-même, il n’a pas hésité à travailler des matériaux singuliers comme la feuille d’or, d’argent, la laque, le linoléum ou encore le stuc. Réalisant des décors aussi bien sur céramique que sur panneaux de bois, il pratiquait avec une grande maîtrise les différentes techniques picturales que sont la fresque, la tempera, l’huile, l’aquarelle ou encore le pastel.
Aisance, délicatesse et richesse caractérisent donc l’oeuvre de ce « décorateur-né » - selon les mots de l’historien de l’art Léonce Bénédite – que nous avons plaisir à présenter aujourd’hui à travers ce fonds d’atelier préservé grâce à la volonté et la persévérance de ses descendants.

Contact presse de l'Hôtel Drouot :

Claire Jehl

Responsable presse Drouot 

cjehl@drouot.com

01.48.00.20.37

06.49.60.11.51

À propos de l’AP-HP : L’AP-HP est un centre hospitalier universitaire à dimension européenne mondialement reconnu. Elle s’organise en six groupements hospitalo-universitaires (AP-HP. Centre - Université Paris Cité ; AP-HP. Sorbonne Université ; AP-HP. Nord - Université Paris Cité ; AP-HP. Université Paris-Saclay ; AP-HP. Hôpitaux universitaires Henri-Mondor et AP-HP. Hôpitaux universitaire Paris Seine-Saint-Denis) et s’articule autour de cinq universités franciliennes. Ses 38 hôpitaux accueillent chaque année 8,3 millions de personnes malades : en consultation, en urgence, lors d’hospitalisations programmées ou en hospitalisation à domicile. Elle assure un service public de santé pour tous, 24h/24, et c’est pour elle à la fois un devoir et une fierté. L’AP-HP est le premier employeur d’Île-de-France : 100 000 personnes – médecins, chercheurs, paramédicaux, personnels administratifs et ouvriers – y travaillent.

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