L’hôpital européen Georges-Pompidou AP-HP a ouvert depuis juin 2018 une unité de cardio-oncologie, dirigée par le Dr Mariana Mirabel pour une détection précoce des toxicités cardiovasculaires liées aux traitements anticancéreux. Elle permet d’éviter une prise en charge trop souvent tardive des patients présentant une insuffisance cardiaque à un stade avancé.
L’espérance de vie des patients atteints d’un cancer s’est considérablement allongée au cours de ces trois dernières décennies. Les traitements anti-cancéreux entraînent toutefois un certain nombre d’effets secondaires potentiels. Par exemple, les toxicités cardiaques, vasculaires et rénales de la chimiothérapie, de la radiothérapie, des thérapies ciblées et/ou de l’immunothérapie peuvent avoir un impact sur l’espérance et la qualité de vie des patients. A long terme, en cas de rémission du cancer, le risque de décès par complications cardiovasculaires est supérieur à celui dans la population générale.
Une détection précoce permettrait d’éviter, après la fin du traitement oncologique, une prise en charge trop tardive des patients à un stade d’insuffisance cardiaque avancée ayant un impact sur leur pronostic.
L’hôpital européen Georges-Pompidou AP-HP a mis en place depuis juin 2018 une unité dédiée à la cardio-oncologie et à la prévention permettant de détecter les toxicités cardiovasculaires et d’instaurer si besoin des traitements afin d’adapter et de faciliter la poursuite des traitements anti-cancéreux.
Cette unité, qui mobilise une équipe médicale composée de quatre médecins cardiologues et deux médecins vasculaires, s’adresse aux patients
> Recevant des thérapies anti-cancéreuses potentiellement cardio-vasculo-toxiques (chimiothérapie classique, radiothérapie, thérapies ciblées, immunothérapie) ou manifestant des complications tardives suite à l’administration de traitements anti-cancéreux ;
> Présentant un cancer (ou hémapatho-maligne) et une maladie cardiovasculaire ou un profil de risque cardiovasculaire intermédiaire ou élevé.
La prise en charge peut se faire en ambulatoire (soit en consultation couplée ou non à l'échocardiographie ou soit en hospitalisation de jour), selon les délais indiqués dans le projet thérapeutique oncologique ou hématologique.
Des réunions de concertation pluridisciplinaires hebdomadaires (réunissant cardio-oncologues, cardiologues interventionnels ou spécialisés en insuffisance cardiaque, oncologues, hématologues, pharmacologues, néphrologues, médecins vasculaires et radiologues) permettent également la mise en œuvre d'une médecine personnalisée. La collaboration est étroite avec le département de cardiologie générale et de médecine vasculaire de l'hôpital européen Georges Pompidou AP-HP, où les patients sont admis en cas de complication aiguë.
Une activité de consultation d’onco-cardiologie, pilotée par les Drs Stéphane Ederhy et Joe-Elie Salem, est également mise en place au sein des services de cardiologie des hôpitaux Saint-Antoine et Pitié-Salpêtrière, regroupés au sein du nouvel ensemble hospitalier AP-HP.6, et de l’Institut universitaire de cancérologie de Sorbonne Université.
La prise en charge du cancer à l’AP-HP
La prise en charge du cancer est au cœur de la mission de service public de l’AP-HP, qui dispose de l’ensemble des compétences et expertises pour diagnostiquer et soigner tous les types de cancer.
Plus de 61 000 patients, dont près de 39 000 nouveaux patients, ont été pris en charge pour un cancer en 2017 à l’AP-HP, soit environ 1/3 des patients d’Île-de-France.
Son objectif est de permettre à toutes les personnes malades, indépendamment de leur situation sociale ou de leur niveau de ressources, d’avoir les chances les plus élevées de guérir et de réduire le plus possible les conséquences négatives de la maladie sur leur vie quotidienne.