L’équipe du service d’endocrinologie et des maladies de la reproduction de l’hôpital Bicêtre AP-HP, de l’unité de physiologie et physiopathologie endocriniennes de l’Inserm et de l’université Paris-Saclay, coordonnée par le Dr Luigi Maione, a analysé la différence entre les glandes parathyroïdiennes pathologiques et les formations nodulaires thyroïdiennes grâce à l’échographie cervicale.
Les résultats de cette étude PARATH-US1 ont fait l’objet d’une publication en décembre 2023 dans la revue The Lancet Regional Health Europe.
Les formations nodulaires thyroïdiennes (FNT)2 et les glandes parathyroïdiennes pathologiques (GPP) représentent deux situations très fréquentes dans la population générale, particulièrement chez les femmes après la ménopause.
Les FNT nécessitent une surveillance, en particulier échographique, vis-à-vis du risque de cancer (l’échographie prédit assez bien le risque qu’un nodule soit un cancer, invitant alors à réaliser une cytoponction pour le confirmer). Les GPP sont bénignes mais déterminent une hyperparathyroïdie, responsable d’hypercalcémie et de complications osseuses et rénales.
L’étude montre que les GPP peuvent être prises par erreur pour des FNT et dans ce cas, entre 58 et 63 % d’entre-elles risquent d’être classées comme lésions thyroïdiennes à haut risque de cancer.
L'équipe de recherche a choisi d’utiliser l’échographie cervicale pour préciser les caractéristiques ultrasonographiques des GPP et permettre de les différencier des FNT.
Cette étude a inclus des patients ayant réalisé une échographie cervicale dans le service d'endocrinologie et des maladies de la reproduction de l’hôpital Bicêtre AP-HP entre 2016 et 2022. 176 GPP présentes chez 158 patients (66,5% de femmes) ont été comparées après appariement à 232 FNT chez 204 patients (64,7% de femmes).
Les caractéristiques ultrasonographiques spécifiques des GPP permettent de les différencier des FNT.
L’ARS Ile-de-France a financé, pour partie, cette étude via le fonds d’intervention régionale. Il s’agit de l’enveloppe « soutien à l’innovation dans les formations des professionnels de santé : simulation en santé » qui a financé le projet de simulation numérique, procédurale et interprofessionnelle pour l’apprentissage de l’échographie et de la cytoponction thyroïdienne (CYTO-TRAIN) porté par la faculté de médecine de Paris Saclay.
[1] Cette étude a été en partie financée par le projet CYTO-TRAIN, financé par l’Agence Régionale de Santé, code C2022DOSRH053. Le projet CYTO-TRAIN est un module d’apprentissage de la cytoponction thyroïdienne et parathyroïdienne, procédures indiquées dans la gestion des FNT et des GPP.
[2] plus répandues chez les femmes, bénignes dans 90% des cas
[3] se dit d'une structure qui réfléchit peu les ultrasons sous forme d'échos
Références : Dolly Yazgi, Carine Richa, Sylvie Salenave, Peter Kamenicky, Amel Bouourina, Lorraine Clavier, Margot Dupeux, Jean-François Papon, Jacques Young, Philippe Chanson, Luigi Malone. The Lancet Regional Health Europe