TELEMICI a pour objectif de fluidifier le parcours des patients souffrant de MICI et la circulation des informations entre les différentes structures et professionnels de santé.
Le projet TELEMICI est né au sein du service de gastroentérologie de l’hôpital Bicêtre AP-HP et s’articule autour du Dr Antoine Meyer, responsable du projet, du Pr Franck Carbonnel (chef de service), du Pr Aurélien Amiot, du Dr Christophe Bellanger et du Dr Lysiane Marthey. TELEMICI est lauréat d’un appel à projet lancé récemment par l’ARS Ile-de-France pour améliorer l’accès aux soins pour des publics et territoires prioritaires via la télésanté.
« Améliorer l’accès à l’expertise de gastroentérologie dans les MICI en Ile-de-France et les conditions d’exercice des praticiens, optimiser le temps médical de gastroentérologie et développer un modèle reproductible d’insertion de la télésanté dans un projet d’équipe médical composent le projet TELEMICI », explique le Dr Antoine Meyer.
Le projet TELEMICI a été pensé pour aider les gastroentérologues libéraux ou hospitaliers dans la prise en charge de leurs patients atteints de maladie inflammatoire chronique de l’intestin : rectocolite hémorragique et maladie de Crohn. Il a pour objectifs de structurer et de fluidifier les échanges entre les professionnels de santé, afin d’assurer de meilleurs soins aux patients. L’Ile-de-France compte environ 50 000 patients atteints d’une MICI dont la prise en charge se développe en ambulatoire, et pour laquelle la complexité est croissante du fait du manque de gastroentérologues de ville.
« Le nombre de personnes atteintes de MICI en Ile-de-France est en constante augmentation alors que le nombre de gastroentérologues libéraux est en baisse », déclare le Dr Antoine Meyer. Les professionnels du service de gastroentérologie de l’hôpital Bicêtre AP-HP sont très sollicités par des gastroentérologues libéraux pour des avis et des conseils pour leurs patients, des adressages en consultation ou en hospitalisation. Le Dr Meyer explique : « les demandes de nos confrères libéraux arrivaient par mail, par téléphone et par SMS, parfois sur nos appareils personnels et nous ne parvenions pas forcément à y répondre rapidement ». Or, répondre aux nombreuses demandes et prendre en charge de plus en plus de patients nécessitent de disposer d’une équipe multidisciplinaire (médecins, infirmières, chirurgiens, endoscopistes, diététiciennes, psychologues) et d’une organisation structurée et coordonnée.
La première étape du projet TELEMICI est la téléexpertise, mise en service le 20 février dernier. « Désormais, n’importe quel gastroentérologue de France peut se connecter sur Direct AP-HP pour demander des conseils et/ou des avis aux spécialistes du service de gastroentérologie de l’hôpital Bicêtre », indique le Dr Antoine Meyer. Les réponses se font sous 72 heures sur une interface sécurisée, alors qu’auparavant les échanges se faisaient via les mails et les téléphones personnels des médecins. « Cela est plus sécurisant et pour les professionnels et pour les patients », ajoute le Dr Meyer. Ces demandes sont par ailleurs tracées, un suivi peut être assuré, le travail peut être mieux quantifier au sein du service et ces demandes seront intégrées à ORBIS à partir du mois de septembre prochain.
Le Dr Meyer et ses collègues souhaitent dans un deuxième temps développer la téléconsultation au cours de cette année 2024, ce qui pourrait représenter au moins 50% des consultations des patients MICI après une téléexpertise. La téléconsultation évitera à certains patients, notamment ceux qui habitent loin, de faire des trajets en voiture ou en transports en commun. Il n’existe actuellement qu’une seule téléconsultation d’urgence MICI d’une demie journée par semaine pour les patients en poussée de leur maladie. Les professionnels du service estiment qu’au vu du nombre croissant de malades, il faudrait au moins 3 jours dédiés à la téléconsultation MICI.
Enfin, la télésurveillance devrait être mise en place fin 2024-début 2025. Les patients pourront déclarer leur état et déclencher des alertes via une interface internet, des SMS ou une application sur smarphone, et être ainsi mieux suivis et plus rapidement pris en charge, en fonction de l’évolution de leur maladie.
