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Budget AP-HP : un déficit plus important que prévu en 2024 malgré une nette relance de l’activité, du fait d’un alourdissement des charges des CHU

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Assistance Publique - Hôpitaux de Paris
Assistance Publique - Hôpitaux de Paris -
AP-HP

L’état prévisionnel des recettes et des dépenses (EPRD) de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) pour 2025, c’est-à-dire son budget annuel, a été approuvé par le conseil de surveillance de l’institution le 20 décembre 2024. Ce budget prévoit un déficit de 460 millions d’euros pour 2024, malgré une nette relance de l’activité, et une amélioration du résultat à hauteur de 103 millions d’euros pour atteindre 358 millions d’euros de déficit en 2025. Le cap stratégique fixé dans le plan « 30 leviers pour agir ensemble » est maintenu en 2025 : reconstituer les effectifs soignants pour poursuivre la relance de l’activité des hôpitaux.

2024, une situation paradoxale 

L’AP-HP s’est dotée fin 2022 d’une nouvelle stratégie, articulée autour de « 30 leviers pour agir ensemble », dont l’objectif est d’attirer et fidéliser les personnels soignants pour permettre la réouverture de lits.

Deux ans après, les résultats sont au rendez-vous : l’AP-HP a reconstitué plus de la moitié de des effectifs infirmiers perdus entre début 2019 et début 2023. Ce qui lui a permis de rouvrir plus de 600 lits, l’équivalent d’un hôpital comme Saint-Antoine.  

De fortes difficultés persistent cependant dans certaines filières de soins. Par exemple en gériatrie, psychiatrie, hématologie ou encore neurologie avec un manque de personnel paramédical. Des tensions fortes demeurent également concernant les manipulateurs en électroradiologie médicale (MERM), les infirmiers de bloc opératoire (IBODE) et les préparateurs en pharmacie (PPH).

Au final, l’amélioration de l’activité et de la performance interne ont été plus fortes que prévues. Grâce aux progrès en matière de codage, de facturation et de sobriété énergétique, le gain en performance interne s’est élevé à 143 millions d’euros. 20 millions d’euros au-delà des prévisions.

Pour autant, à l’image des centres hospitalo-universitaires (CHU) français, le déficit de l’AP-HP s’aggrave. Il devrait s’établir à 460,6 millions d’euros pour 2024. Ce qui représente une dégradation de 62 millions d’euros par rapport à 2023 et un écart de 166 millions d’euros par rapport à la cible pour 2024

Les causes sont multiples :

  • pour 73 % (121 millions d’euros sur les 166 millions d‘euros), l’alourdissement des charges des CHU :

        - insuffisante compensation par l’État des augmentations décidées dans le cadre du Ségur de la santé ;

        - inflation des années 2022 et 2023 ;

  • pour 12 % (20 millions d’euros), l’écart entre la masse salariale -en particulier intérim et heures supplémentaires- et les recettes d’activité. Dès le mois de juin, des actions de maîtrise de ces dépenses ont été mises en place, ce qui a permis de freiner le dépassement ;
  • pour 14 % (23 millions d’euros), l’alourdissement des charges d’amortissement. Une part plus importante des investissements a été consacrée aux équipements, qui s’amortissent sur une durée plus courte. Ce dépassement comptable n’a pas de conséquence sur la capacité d’autofinancement de l’AP-HP.

2025 : garder le cap des 30 leviers

Pour éviter une dégradation trop importante et préserver ses investissement, l’AP-HP se fixe comme objectif de réduire son déficit de 103 millions d’euros en 2025 pour atteindre un résultat de –358 millions d’euros.

Cela nécessitera un effort de performance interne particulièrement important, dans un contexte où les financements nationaux baisseront au mieux de 64 millions d’euros (selon les prévisions possibles dans le contexte actuel de discussion du financement de la sécurité sociale pour 2025).

Quatre grands principes pour le budget 2025 :

  • maintien du cap des 30 leviers pour poursuivre la reconstitution des effectifs dans des proportions équivalentes à 2024. Augmentation de 1 040 équivalents temps pleins (ETP) pour les personnels paramédicaux (soit + 1,6 % d’évolution) :

        - 815 ETP de soignants, dont 600 infirmiers et infirmiers spécialisés, 100 aides-soignants et 115 autres soignants exerçant des métiers en tension (dont MERM et PPH). Parmi eux, 250 soignants seront recrutés pour soutenir les équipes, et éviter ainsi le recours aux heures supplémentaires et à l’intérim ;

         - 170 ETP pour soutenir la recherche (mise en œuvre du levier 25 du plan « 30 leviers pour agir ensemble ») et les centres de référence maladies rares ;

         - 55 ETP pour le soutien administratif, numérique, technique et logistique au plus près des services, en application du levier 11 du plan « 30 leviers pour agir ensemble » et des « dix engagements pour nos patients ».

  • augmentation de nos capacités de soin, + 500 lits rouverts en 2025, dont 330 en médecine-chirurgie-obstétrique (MCO) ;
  • accroissement de notre performance grâce au codage, à la facturation et à notre sobriété énergétique, pour atteindre 121 millions d’euros de gain en 2025 ;

Selon les prévisions possibles dans le contexte actuel de discussion du financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025

  • maintien d’un haut niveau d’investissement : 650 millions d’euros de crédits pour les investissements courants des groupes hospitalo-universitaires (GHU) et la poursuite des grandes opérations engagées.

Infographie previsionnel 2025

Un nouveau plan global de financement pluriannuel (PGFP) pour la période 2025 – 2029 sera élaboré d’ici juin 2025. L’objectif :  se mettre d’accord avec l’État sur une manière réaliste de retourner à l’équilibre, prenant en compte les arbitrages définitifs sur le financement des CHU.

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