
Une équipe de chercheurs et de médecins du service de psychiatrie et addictologie de l’hôpital Corentin-Celton - AP-HP, de l’Université de Paris et de l’Inserm, coordonnée par le Dr Nicolas Hoertel et le Pr Frédéric Limosin, a étudié l’association entre la prise de certains traitements antidépresseurs et la réduction du risque d’intubation ou de décès chez les patients hospitalisés pour COVID-19. Les résultats de ce travail ont été publiés dans la revue du groupe Nature, Molecular Psychiatry, le 4 février 2021.
Cette étude observationnelle a été réalisée à partir de l’Entrepôt des Données de Santé de l’AP-HP qui collecte des données relatives aux patients hospitalisés dans les différents hôpitaux de l’AP-HP. Les résultats de l’étude suggèrent une association significative entre la prise de certains antidépresseurs et une diminution du risque de décès ou d’intubation.
Ces résultats sont en accord avec des données in vitro montrant que ces traitements antidépresseurs spécifiques inhibent en quelques heures l’activité de la sphingomyélinase acide, une enzyme qui semble influencer la pénétration intracellulaire du virus SARS-CoV-2.
Parmi les 7 230 patients adultes hospitalisés pour la COVID-19 à l’AP-HP entre le 24 janvier et le 1er avril 2020, correspondant au premier pic épidémique, et pour lesquels les données nécessaires étaient disponibles, 345 patients (4,8%) avaient une prescription de traitement antidépresseur dans les 48 premières heures suivant leur admission. Ces patients avaient un risque d’intubation ou de décès diminué de plus de 40% comparé aux patients qui n’avaient pas pris de tel traitement (analyse multivariée : Hazard Ratio, 0.56; 95% CI, 0.43 to 0.73, p<0.001).