French English
Menu
  • Rechercher un nom de médecin, un service
  • Rechercher un contenu
Select the desired hospital

Etude - Des anticorps particulièrement actifs pour faire barrière au SARS-CoV-2

Publié le Communiqués de presse

Des équipes de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière AP-HP, de Sorbonne Université, de l’Inserm et de l’Institut Pasteur ont mené des travaux pour étudier le rôle que jouent les anticorps de type IgA dans la protection de l’organisme contre la Covid-19 au niveau des muqueuses, notamment respiratoires. Ces travaux sous presse dans Science Translational Medicine, et qui font l’objet d’une pré-publication le lundi 7 Décembre 2020 sur le site de la revue Science Translational Medicine, montrent que la réponse des anticorps IgA joue un rôle primordial pour neutraliser le virus SARS-CoV-2 de manière précoce et particulièrement efficace.

Les anticorps de type IgA jouent un rôle essentiel dans la protection de l’organisme au niveau des muqueuses, notamment respiratoires. Il était donc logique d’étudier cette réponse anticorps particulière chez les patients infectés par le virus SARS-CoV-2. Les chercheurs et cliniciens affiliés au Centre de Recherche CIMI (Sorbonne Université et Inserm) en collaboration avec plusieurs services cliniques de l’APHP-Sorbonne Université et des équipes de l’Institut Pasteur, montrent que la réponse IgA joue un rôle primordial pour neutraliser le virus SARS-CoV-2 de manière précoce et particulièrement efficace.

“Image colorisée de cellules bronchiques humaines (bleues) infectées par le virus SARS-CoV-2 (orange). 

(c) Institut PasteurImage par Rémy Robinot, Mathieu Hubert, Vincent Michel, Olivier Schwartz & Lisa Chakrabarti, colors by Jean Marc Panaud”.

D’une manière un peu surprenante, les anticorps IgA sont même souvent les premiers anticorps spécifiques du virus détectables. Un profil inhabituel puisque le dogme immunologique veut que la réponse IgM soit dominante lors de la rencontre avec un pathogène inconnu. La stimulation induite par le virus induit une expansion très importante de jeunes cellules sécrétrices d’anticorps IgA (plasmablastes) qui circulent entre le sang et les muqueuses au niveau desquelles elles sont capables de résider. Toutefois, cette réponse des anticorps IgA est lentement déclinante, y compris au niveau salivaire.

Les équipes en charge de ces travaux montrent que dans les premières semaines qui suivent l’infection, les anticorps de type IgA assurent la majeure partie du travail de neutralisation du virus. Le taux de ces anticorps diminue rapidement dans le sang pour devenir faiblement détectable chez la plupart des sujets 30 jours après le début des symptômes. Ces anticorps restent toutefois plus longtemps détectables et actifs dans la salive (jusqu’à 73 jours après le début des symptômes) même si ce niveau de protection locale semble lui aussi décliner lentement. Chez un sous-groupe de patients ayant présenté une forme ambulatoire peu sévère, il est en effet rapporté qu’environ 6 mois après le comptage, la salive n’exerce plus de pouvoir neutralisant sur le virus. Ces résultats préliminaires sur la salive n’impliquent pas forcément une absence de protection au niveau tissulaire, surtout chez les patients ayant présenté une forme plus sévère de la maladie.

En conclusion, ce travail met en évidence le caractère puissamment protecteur de l’IgA. Il pose la question du rôle possible de l’IgA sécrétoire dans la limitation de la transmission du virus. Il sera donc intéressant d’évaluer dans quelle mesure les différents vaccins bientôt largement disponibles pourraient induire, ou pas, une réponse IgA systémique, voir mucosale. Si nécessaire, il pourra être envisagé d’inclure à terme une stimulation locale dans nos stratégies vaccinales, sous la forme par exemple de nébulisations locales.

Référence :

IgA dominates the early neutralizing antibody response to SARS-CoV-2 : D. Sterlin, A. Mathian,  M. Miyara, A. Mohr,  F. Anna, L. Claër, P. Quentric, J. Fadlallah, H. Devilliers, P. Ghillani, C. Gunn, R. Hockett, S. Mudumba, A. Guihot, C-E. Luyt, J. Mayaux, A. Beurton, S. Fourati, T. Bruel, O. Schwartz, J-M. Lacorte, H. Yssel, C. Parizot, K. Dorgham, P. Charneau, Z. Amoura, G. Gorochov. Science Translational Medicine, in press.

DOI: 10.1126/scitranslmed.abd2223

À propos de Sorbonne Université : Sorbonne Université, née de la fusion des universités Paris-Sorbonne et Pierre et Marie Curie, est une université pluridisciplinaire de recherche intensive de rang mondial. Sorbonne Université couvre tout l’éventail disciplinaire des lettres, de la médecine et des sciences. Ancrée au cœur de Paris, présente en région, elle est engagée pour la réussite de ses étudiants et s’attache à répondre aux enjeux scientifiques du 21e siècle et à transmettre les connaissances issues de ses laboratoires et de ses équipes de recherche à la société toute entière. Grâce à ses près de 55 000 étudiants, 6 700 enseignants-chercheurs et chercheurs et 4 900 personnels administratifs et techniques qui la font vivre au quotidien, Sorbonne Université se veut diverse, créatrice, innovante et ouverte sur le monde. Avec le Museum National d’Histoire Naturelle, l’Université de Technologie de Compiègne, l’INSEAD, le Pôle Supérieur Paris Boulogne Billancourt et France Education International, elle forme l’Alliance Sorbonne Université. La diversité des membres de l’Alliance Sorbonne Université favorise une approche globale de l’enseignement et de la recherche. Elle promeut l'accès de tous au savoir et développe de nombreux programmes et projets communs en formation initiale, continue et tout au long de la vie dans toutes les disciplines. Sorbonne Université est membre de l'Alliance 4EU+, un nouveau modèle d’université européenne, avec les universités Charles de Prague (République Tchèque), de Heidelberg (Allemagne), de Varsovie (Pologne), de Milan (Italie) et de Copenhague (Danemark). www.sorbonne-universite.fr - @ServicePresseSU

A propos de l’AP-HP : Premier centre hospitalier et universitaire (CHU) d’Europe, l’AP-HP et ses 39 hôpitaux sont organisés en six groupements hospitalo-universitaires (AP-HP. Centre - Université de Paris ; AP-HP. Sorbonne Université ; AP-HP. Nord - Université de Paris ; AP-HP. Université Paris Saclay ; AP-HP. Hôpitaux Universitaires Henri Mondor et AP-HP. Hôpitaux Universitaires Paris Seine-Saint-Denis) et s’articulent autour de cinq universités franciliennes. Etroitement liée aux grands organismes de recherche, l’AP-HP compte trois instituts hospitalo-universitaires d’envergure mondiale (ICM, ICAN, IMAGINE) et le plus grand entrepôt de données de santé (EDS) français. Acteur majeur de la recherche appliquée et de l’innovation en santé, l’AP-HP détient un portefeuille de 650 brevets actifs, ses cliniciens chercheurs signent chaque année près de 9000 publications scientifiques et plus de 4000 projets de recherche sont aujourd’hui en cours de développement, tous promoteurs confondus. L’AP-HP a également créé en 2015 la Fondation de l’AP-HP pour la Recherche afin de soutenir la recherche biomédicale et en santé menée dans l’ensemble de ses hôpitaux. http://www.aphp.fr

Contacts presse :

Service de presse de l’AP-HP : 01 40 27 30 00 - service.presse@aphp.fr

Les coordonnées du service presse

CONTACTER LE SERVICE DE PRESSE DE L'AP-HP

En semaine, merci d’adresser vos demandes par mail à l’adresse service.presse@aphp.fr avec vos coordonnées téléphoniques, nous vous rappellerons dès que possible. Le WE vous pouvez joindre l’astreinte presse au 01 40 27 30 00.

Responsable du pôle presse et réseaux sociaux :

Alizée Barbaro-Feauveaux

Attachée de presse :

Miena Alani

Chargé de communication presse et réseaux sociaux :

Théodore Lopresti


Directrice de la communication de l'AP-HP :

Isabelle Jourdan

Assistance publique Hôpitaux de Paris