L’hôpital Cochin AP-HP a inauguré jeudi 12 septembre 2019 son nouveau service de médecine nucléaire. Dirigé par le Pr Jérôme Clerc, ce nouveau service, pour lequel l’AP-HP a investi 7.8 M€ (3.8 M€ en travaux et 4 M€ en équipements), est doté du 2ème appareil TEP scanner numérique dernière génération de l’AP-HP. Il offre l’ensemble des activités de médecine nucléaire existantes (imagerie diagnostique classique, TEP et radiothérapie interne vectorisée). Le service dispose également d’une unité de radiopharmacie ultramoderne permettant la production des radiopharmaceutiques (RPM) injectés aux patients, avec des molécules innovantes utilisables en diagnostic voire en thérapie.
Cette inauguration a eu lieu en présence de Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP, du Pr Gérard Friedlander, doyen de la Faculté de médecine Paris-Descartes, du Pr Noël Garabédian, président de la commission médicale d’établissement de l’AP-HP, de Serge Morel, directeur du groupe hospitalo-universitaire AP-HP. Centre - Université de Paris, d’Aude Boilley-Rayroles, directrice des hôpitaux Cochin/Port-Royal et Hôtel-Dieu, du Pr Stanislas Chaussade, président de la commission médicale d’établissement locale, du Pr Olivier Clément, directeur du département médico-universitaire Imagerie, médecine nucléaire et anatomo-pathologie du GHU AP-HP. Centre – Université de Paris, et du Pr Jérôme Clerc, chef du service de médecine nucléaire de l’hôpital Cochin AP-HP.
La médecine nucléaire est à la fois une discipline d’imagerie, proche de la radiologie, et de la radiothérapie (avec des traitements de radiothérapie interne vectorisée). Elle repose sur l’administration de médicaments radioactifs permettant de tracer le fonctionnement d’un organe, d’une tumeur ou d’une glande. Les isotopes administrés sont détectés par des caméras spéciales dont il existe deux grands types : les gammas caméras et les caméras TEP.
Le nouveau service de médecine nucléaire de l’hôpital Cochin AP-HP, d’une superficie d’environ 1200m2, regroupe les activités de médecine nucléaire des hôpitaux Cochin et Hôtel-Dieu AP-HP et reprend une partie de celle du Val-de-Grâce depuis sa fermeture en 2016. Il mobilise une équipe pluridisciplinaire d’une cinquantaine de professionnels (praticiens universitaires et hospitaliers, médecins et pharmaciens, manipulateurs radio, préparateurs en pharmacie, aides-soignants, secrétaires…).
>> Présentation du service de médecine nucléaire de l’hôpital Cochin AP-HP
Le service est doté d’équipements lourds de pointe en imagerie. C’est le 2ème service à l’AP-HP à disposer d’un appareil TEP scanner numérique dernière génération. Pourvu de quatre anneaux détecteurs numériques, cette machine est dotée d’une grande sensibilité qui permet de réduire les doses injectées pour une qualité comparable d’image, d’une reconstruction quasiment en temps réel et d’une haute résolution spatiale qui permet de voir des lésions de petite taille. Cette TEP numérique est un outil indispensable au développement de l’oncologie et offre d’emblée une large palette d’examens, y compris avec des traceurs peu courants.
Le service est également équipé de deux gamma-caméras neuves couplées à des scanners 32 barrettes, offrant selon la problématique tantôt une image de haute sensibilité, utile notamment en thérapie, tantôt une image de haute résolution. Enfin, une gamma-caméra standard double tête permet l’imagerie non tomographique. Des explorations endocriniennes (thyroïde et parathyroïde) sont aussi fréquemment réalisées en couplant l’imagerie nucléaire et l’échographie-doppler réalisée dans le service.
Les indications des examens réalisés sur les gammas caméras sont très variées : cardiologie nucléaire, mais plus spécifiquement endocrinologie nucléaire (thyroïde, parathyroïde et surrénales), ostéo-articulaire et pulmonaire, en lien avec les autres pôles du site. L’hôpital Cochin AP-HP, qui est un centre expert en pathologie thyroïdienne, propose la plupart des modalités diagnostiques et thérapeutiques.
L’unité de production de RPM assure leur production pour toutes les indications commerciales avec des enceintes haute énergie, basse énergie, du marquage cellulaire et un générateur de Gallium 68.
Grâce à ces équipements, le service propose de façon regroupée une offre oncologique en TEP scanner, en clinique et en recherche, ainsi qu’une offre en scintigraphie conventionnelle de qualité. Le choix d’implanter une unité de production de radiopharmaceutiques (RPM), bien dotée en équipements lourds (avec l’acquisition prochaine d’un module de synthèse), et couplée à la TEP numérique, va permettre de développer ou d’évaluer de nombreuses indications émergentes de la médecine nucléaire et certains médicaments oncologiques. La radiothérapie interne vectorisée en essor rapide va également bénéficier de ces approches technologiques complémentaires et d’outils informatiques dosimétriques.
Le service offre également la possibilité aux médecins de se former et de participer à des programmes de recherche. Ce nouveau service représente un défi pour la Fédération de médecine nucléaire bi-site créée en janvier 2019. La coordination des activités entre l’hôpital Cochin et l’hôpital européen Georges-Pompidou va en effet permettre de relancer la recherche académique et translationnelle et d’augmenter l’attractivité en terme de carrière universitaire pour les jeunes médecins.
C’est aussi l’opportunité pour le GHU AP-HP.Centre - Université de Paris et son département médico-universitaire (DMU) « Imagerie, médecine nucléaire et anatomo-pathologie » constitué en avril dernier de proposer au patient une expertise adaptée à sa pathologie au sein d’un parcours de soins optimisé.
L’inauguration de ce nouveau service de médecine nucléaire s’inscrit plus globalement dans le programme de modernisation du parc d’imagerie de l’AP-HP de ces cinq dernières années, avec l’installation d’équipements de plus en plus performants :
> en médecine nucléaire : l’AP-HP dispose aujourd’hui d’un parc de 13 TEP et de deux TEP-IRM, avec la mise en place récente de deux TEP+IRM à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et à l’hôpital Henri-Mondor, du 1er TEP scan numérique de l’AP-HP à l’hôpital Avicenne, et de ce second TEP numérique à l’hôpital Cochin. En 2019, deux TEP numériques seront également installés à l’hôpital Henri-Mondor et l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
10 des 27 gamma-caméras de l’AP-HP ont été remplacées par de nouveaux équipements très performants, comme la première gamma caméra Veriton CZT/CT corps entier installée au sein du service de médecine nucléaire de l’hôpital Bichat-Claude Bernard AP-HP.
> en radiologie : remplacement de 31 scanners, dont trois scanners spécialisés pour les applications cardiaques et de 24 IRM, avec en neuroradiologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière le 1er IRM « très haut gradient » début 2019.
