Le GHU Paris psychiatrie et neurosciences et l’AP-HP viennent de lancer l’étude ASPHALT, qui vise à évaluer la première Unité Neurovasculaire mobile (UNVM) Française.
Cette ambulance de haute technologie est équipée d’un scanner embarqué, d’un laboratoire d’appoint et d’un système de télémédecine, afin de débuter le plus vite possible le traitement de l’Accident Vasculaire Cérébral (AVC).
L'UNVM a été inaugurée mardi 28 novembre sur le site Site Sainte-Anne du GHU Paris en présence de Guillaume Couillard, Directeur du GHU Paris, Didier Frandji, Directeur du Groupe hospitalo-universitaire AP-HP Centre - Université Paris Cité, du Pr Philippe Ruszniewski, Doyen UFR médecine UPC, du Pr Frédéric Adnet, Chef du SAMU de Paris, Pr Tarek Sharshar, chef du pôle Neuro Sainte-Anne et des porteurs de l'étude, Pr Guillaume Turc et Dr Melika Hadziahmetovic.
Cette ambulance de haute technologie est équipée d’un scanner, d’un laboratoire d’appoint et d’un système de télémédecine, afin de débuter le plus vite possible le traitement de l’Accident Vasculaire Cérébral (AVC).
Portée par le Pr Guillaume Turc (GHU Paris), le Pr Benoît Vivien (SAMU de Paris - AP-HP) et le Dr Melika Hadziahmetovic (GHU Paris / SAMU de Paris) et financée par le Ministère de la Santé et de la Prévention, ASPHALT vise à démontrer qu’une telle innovation permettra de réduire le handicap à long terme et d’améliorer la qualité de vie des patients pris en charge dans les 6 premières heures après l’apparition d’un AVC. Ce projet d’envergure implique actuellement le SAMU de Paris, la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris ainsi que 9 hôpitaux parisiens.
Les AVC touchent chaque année 140 000 personnes en France et représentent la 1ère cause de handicap chronique de l’adulte et la première cause de mortalité chez la femme. La survenue d’un AVC doit déclencher une course contre la montre, car chaque minute est précieuse : « Nous avons souhaité amener l’hôpital au patient », déclare le Pr Guillaume Turc.
Les heures qui suivent l’AVC sont en effet capitales pour faire le bon diagnostic et débuter le traitement adapté, qui est très différent selon que l’AVC soit ischémique (caillot bouchant une artère dans le cerveau) ou hémorragique (rupture d’une artère). Or, seule une imagerie cérébrale (scanner ou IRM) peut différencier ces deux types d’AVC. L’UNVM permettra non seulement d’orienter le patient vers le bon service hospitalier mais également de démarrer au plus vite le traitement le mieux adapté, sur les lieux mêmes de l’AVC.
La rapidité de l’administration des traitements de l’AVC ischémique a des conséquences importantes : on considère que chaque minute gagnée pour débuter la thrombolyse et la thrombectomie mécanique correspond à respectivement deux et cinq jours supplémentaires de vie sans handicap . L’équipe médicale de l’UNVM est constituée d’un médecin urgentiste et/ou neurologue, d’un manipulateur en électroradiologie médicale et d’un ambulancier.
L’étude ASPHALT, une évaluation scientifique rigoureuse
L’utilisation d’unités neuro-vasculaires mobiles à Berlin et aux Etats-Unis a conduit à une réduction des délais de prise en charge des patients et à une réduction du handicap par rapport aux soins habituels. Cependant, on ne sait pas encore si ces bénéfices pourraient également être transposés à la France, qui bénéficie d’un système de régulation médicale unique, le SAMU.
C’est donc tout l’enjeu de cette étude qui concernera 450 patients présentant un AVC ischémique aigu, au cours d’une période d'inclusion de 3 ans.
ASPHALT est la seule étude d’UNVM au monde reposant sur une randomisation au niveau des patients, c’est-à-dire que le déploiement de l’UNVM ou d’un véhicule de premier secours habituel est déterminé de façon aléatoire. Cette méthode, qui donne sa chance à tous, apportera le plus haut niveau de preuve scientifique en recherche clinique car elle assurera que les patients pris en charge par l’UNVM et ceux pris en charge selon les modalités habituelles sont parfaitement comparables. Ainsi, si les patients pris en charge par l’UNVM ont un handicap moins important à la fin de l’étude, il sera possible de conclure que ce bénéfice est bien lié à l’UNVM et non pas à une autre explication (patients plus jeunes, AVC moins sévère…).
L’UNVM est basée au SAMU de Paris (GHU AP-HP Centre – Université Paris Cité, hôpital Necker-Enfants malades) et est opérationnelle depuis octobre 2023. L’étude ASPHALT vient de débuter à Paris et devrait concerner une autre région française dans un second temps.
L’UNVM est notamment conçue avec le concours équipementier d’Intas, System Strobel, Samsung, et Mercedes. Une évaluation médico-économique de l’UNVM est prévue dans le cadre de l’étude ASPHALT. Une considération importante quand on connait le coût de l’AVC en France, de 9 milliards d’euros chaque année.
Les premiers résultats de l’étude devraient être obtenus début 2027.
À propos de l’AP-HP : Premier centre hospitalier et universitaire (CHU) d’Europe, l’AP-HP et ses 38 hôpitaux sont organisés en six groupements hospitalo-universitaires (AP-HP. Centre - Université Paris Cité ; AP-HP. Sorbonne Université ; AP-HP. Nord - Université Paris Cité ; AP-HP. Université Paris-Saclay ; AP-HP. Hôpitaux Universitaires Henri-Mondor et AP-HP. Hôpitaux Universitaires Paris Seine-Saint-Denis) et s’articulent autour de cinq universités franciliennes. Étroitement liée aux grands organismes de recherche, l’AP-HP compte huit instituts hospitalo-universitaires d’envergure mondiale (ICM, ICAN, IMAGINE, FOReSIGHT, PROMETHEUS, lnovAND, Re-Connect, THEMA) et le plus grand entrepôt de données de santé (EDS) français. Acteur majeur de la recherche appliquée et de l’innovation en santé, l’AP-HP détient un portefeuille de 810 brevets actifs, ses cliniciens chercheurs signent chaque année plus de 12 500 publications scientifiques et près de 4 400 projets de recherche sont aujourd’hui en cours de développement, tous promoteurs confondus. L’AP-HP a obtenu en 2020 le label Institut Carnot, qui récompense la qualité de la recherche partenariale : le Carnot@AP-HP propose aux acteurs industriels des solutions en recherche appliquée et clinique dans le domaine de la santé. L’AP-HP a également créé en 2015 la Fondation de l’AP-HP qui agit en lien direct avec les soignants afin de soutenir l’organisation des soins, le personnel hospitalier et la recherche au sein de l’AP–HP. http://www.aphp.fr
