PRONECMO
Bénéfice du décubitus ventral sur le sevrage de l'assistance extracorporelle (ECMO) chez les patients ayant un syndrome de détresse respiratoire aiguë réfractaire.
Votre parent/proche est hospitalisé dans une unité de réanimation pour une insuffisance respiratoire aigüe sévère (également appelé syndrome de détresse respiratoire aiguë ou SDRA). Le SDRA est une maladie qui se caractérise par une incapacité des poumons à fonctionner correctement. Actuellement, votre proche est placé sous assistance respiratoire maximale grâce à une machine (appelée ventilateur ou respirateur artificiel). Pour ce faire un tuyau a été introduit dans ses voies respiratoires et a été branché sur le ventilateur avec une très forte concentration en oxygène. Afin de suppléer le ventilateur, un circuit extracorporel permettant l’oxygénation du sang (aussi appelé ECMO) a été mis en place (car le ventilateur n’était plus suffisant). « ECMO » est l’acronyme anglais pour l’expression « Extracorporeal Membrane Oxygenation », ou oxygénation extracorporelle du sang par une membrane. La technique consiste à introduire dans les grosses veines centrales (veines fémorales) de l’organisme deux canules (tubes), l’une aspirant le sang vers le circuit extracorporel et l’autre restituant au patient le sang oxygéné. Le circuit extracorporel est constitué d’une pompe qui va aspirer le sang veineux du patient puis propulser le sang vers un oxygénateur à membrane (sorte de poumon artificiel permettant l’oxygénation du sang et l’élimination du gaz carbonique) pour ensuite restituer au patient le sang oxygéné par la canule de retour. De gros tuyaux permettent donc la circulation du sang entre la canule d’admission, la pompe, l’oxygénateur et la canule de retour. Le but de cette technique est de permettre une épuration du gaz carbonique et une oxygénation du sang veineux par le circuit extracorporel d’ECMO, qui fonctionne alors comme un poumon artificiel. Cependant, l’usage de la ventilation mécanique induit des lésions pulmonaires qui sont en partie limitées par la mise en place de l’ECMO (qui contribue aussi à favoriser la cicatrisation de ces lésions). Pour réduire ces lésions, une autre technique est aussi utilisée en réanimation. Il s’agit du « décubitus ventral ». Le décubitus ventral est le fait de retourner le patient sur le ventre pendant une durée de 16 heures, afin de mobiliser les parties dorsales des poumons et d’améliorer le drainage des sécrétions bronchiques. Cette mobilisation permet de diminuer les lésions induites par la ventilation mécanique et d’améliorer la cicatrisation pulmonaire. Cette technique a prouvé son efficacité avant la mise en place de l’ECMO. L’intérêt de la poursuite de cette technique une fois l’assistance mise en place est pour le moment peu claire. Cette étude s’inscrit dans ce cadre et tentera de répondre à cette question. Dans des situations similaires, le décubitus ventral (mise sur le ventre de votre proche) a permis d’améliorer le pronostic à court et moyen terme de cette maladie. Cependant, dans l'état actuel des connaissances médicales, nous n’avons pas de certitude si l’association de cette procédure avec l’assistance extracorporelle (ECMO), est utile. L’objectif de cette étude est donc d'évaluer l'intérêt de l’association du décubitus ventral et d’un circuit extracorporel d’oxygénation du sang (ECMO) pour en faire bénéficier secondairement l'ensemble des malades confrontés à cette situation, s'il s'agirait là d'un réel progrès médical. Pour répondre à la question posée dans la recherche, il est prévu d’inclure 170 patients présentant un SDRA dans des établissements de soins, situés dans toute la France.






